Ce qui se voit et ce qui ne se voit pas

Dans un livre comme partout, il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. L’invisible sert le visible, lui procure un appui. Il lui est souvent indispensable d’ailleurs, mais reste dans l’ombre. Lors de sa tournée Growing up en 2003, Peter Gabriel avait choisi de mettre l’invisible au grand jour ; tous les techniciens du tour étaient vêtus en orange de la tête au pied, ce qui permettait au public du concert d’assister au ballet de ceux sans qui le spectacle ne serait pas possible.

Et dans un livre me direz-vous ? On voit la couverture, la qualité du texte, le message. On apprécie beaucoup moins aisément le travail pourtant indispensable qui a été fait en amont et pour lequel j’ai eu le privilège d’être fort bien entouré.

La correction

On a beau se débrouiller dans la langue dans laquelle on écrit, un nombre incompressible de coquilles est inévitable. Parfois discrètes (mais faut-il accorder ce fichu participe passé ?), parfois criantes comme un pluriel oublié, l’auteur d’un texte n’a qu’une certitude : il ne peut pas tout voir. Ici intervient le travail du correcteur ou de la correctrice, tâche ingrate consistant non seulement à repérer toutes les approximations de l’auteur, mais également à relever ses formulations hasardeuses, pléonasmes, répétitions, etc. Nous sommes donc tout autant dans le style que dans la conformité, ce à quoi nous devons encore ajouter la typographie, aux méandres abyssaux et mystérieux. C’est à Claudine Moulloud que j’ai confié ce travail ; son professionnalisme couplé à une délicatesse absolue (l’art de dire à l’auteur que sa tournure de phrase du 4e paragraphe est moisie, mais sans le vexer) m’amènera très probablement à lui adresser le suivant pour le même traitement !

La mise en page

Après la correction intervient la mise en page, qui va promouvoir votre manuscrit au rang de maquette. Espacements, césures, marges, veuves et orphelines, pagination, le travail de fourmi auquel s’attelle le ou la maquettiste n’est certainement pas le plus spectaculaire, mais c’est probablement celui qui donnera ou non un aspect professionnel au livre dans sa version finale. Autant ne pas rater cette étape, et pour cela j’ai eu le luxe de faire appel à une amie auteure, amoureuse des livres, de l’écriture et de l’humour, ce qui ne gâche rien. Déclamer son CV ici prendrait assurément trop de place et risquerait de me faire de l’ombre, je vous invite donc pour mieux la connaître à consulter le site d’Elodie Torrente, et surtout à lire ses livres. Et en plus, nous sommes voisins.

 

Image du bandeau :  Patrick Tomasso on Unsplash